Iles Senkaku: il n'y a qu'une seule vérité
Ayant lu l’article de l’Ambassade de Chine paru dans l’Echo du 9 janvier dernier, j’ai le regret de constater que cet article comporte des allégations qui tentent, une fois de plus, soit de déformer, soit de ne pas mentionner les faits les plus fondamentaux. Je me dois donc d’en réfuter le contenu.
1. Il n’y a qu’une seule vérité : je partage cet avis. La vérité est que les îles Senkaku sont partie inhérente du territoire japonais. Elles sont, effectivement, sous le contrôle du Japon, tant du point de vue historique que du droit international. Par conséquent, la politique cohérente du Japon affirmant qu’il ne peut exister un quelconque enjeu mettant en doute sa souveraineté sur ces îles ne sera jamais influencée quelles que soient les revendications de la République populaire de Chine.
2. L’argument de la Chine selon lequel les îles Senkaku ont été cédées avec Taiwan au Japon lors de la signature du Traité de Shimonoseki en avril 1895 mettant fin à la guerre sino-japonaise est totalement contraire aux faits. Le gouvernement japonais a, en janvier 1895 pris la décision de rattacher officiellement les îles Senkaku au territoire national, en raison de . Ceci après avoir mené en conscience et probité depuis 1885, et donc bien avant la guerre sino-japonaise, des études prouvant qu’elles étaient non seulement inhabitées, mais qu’elles ne présentaient aucune trace d’occupation par la dynastie chinoise Qing. Le Japon n’a donc jamais eu besoin de prendre la peine d’associer les îles Senkaku à Taiwan cédé par le Traité de Shimonoseki puisque celui-ci a été signé après la décision de rattachement. J’ajouterai que M.Kiyoshi Inoue dont il est fait mention n’a aucun lien avec le Gouvernement du Japon et que nous n’avons pas connaissance qu’il ait été un célèbre historien.
3. Le rachat par le Gouvernement du Japon des îles Senkaku en septembre dernier est un transfert de propriété dans le but de continuer à assurer de manière pacifique et stable la conservation et la gestion de ces îles. Il n’entraîne donc pas de grands changements de la situation. Attribuer les antagonismes entre les deux pays aux seuls conflits du passé risque d’occulter la vraie nature du problème. Une telle attitude de la part de la Chine est non seulement peu convaincante, mais également improductive. Ce n’est pas le Japon qui défie gravement l’ordre international, mais la Chine, et ce par violation à plusieurs reprises tant des eaux territoriales que de l’espace aérien japonais.
4. Il est certes regrettable que des irresponsables aient commis des actes inappropriés à l’encontre des représentations diplomatiques de la Chine au Japon. Mais cela ne peut justifier une série d’exactions à l’encontre des représentations diplomatiques du Japon, des entreprises et des restaurants japonais ainsi que des ressortissants japonais présents sur le territoire chinois. Les dégâts causés aux entreprises japonaises en Chine dépassent les cent millions de dollars. Par contre, plus de six cent mille ressortissants chinois continuent à vivre paisiblement au Japon.
5. Le Communiqué conjoint de 1972 et le Traité de paix et d’amitié entre le Japon et la République populaire de Chine de 1978 sont des documents extrêmement importants qui déterminent les relations entre deux pays. Mais il faut souligner que le Japon n’a jamais conclu d’accord sur une quelconque de la question de souveraineté sur les îles Senkaku puisqu’il est établi que ces îles étaient déjà partie inhérante de son territoire depuis janvier 1895 et qu’il n’y avait par conséquent aucune raison que le Japon accepte une de cette question.
6. Nous souhaitons que le nouveau régime mené par le Secrétaire général M.Xi Jinping prenne le chemin du développement de la paix. Il est évident que la communauté internationale regarde avec un grand intérêt le comportement de la Chine émergeante : comment cette dernière va-t-elle se comporter et sur base de quels critères espère-t-elle influencer l’ordre international ?
7. J’ai déjà mentionné que le rachat des îles Senkaku ne modifie pas considérablement la situation actuelle. C’est la Chine qui ces derniers temps, aggrave la situation en autorisant la violation des eaux territoriales et de l’espace aérien japonais. Elle se doit d’arrêter immédiatement ces provocations. Le Japon restera ferme sur le principe d’une appartenance des îles Senkaku à son territoire national quelles que soient les tentatives de la Chine.
8. Les relations du Japon avec la Chine sont parmi les plus importantes et il est primordial que cette dernière joue un rôle constructif pour assurer la stabilité et la prospérité de la région Asie-Pacifique. Le Japon ne souhaite pas que la question des îles Senkaku porte atteinte aux relations bilatérales avec la Chine. Il est nécessaire de remettre rapidement les relations sino-japonaises sur une voie normale pour continuer à développer .
Keiko Sato
Attachée de presse
de l'Ambassade du Japon en Belgique